Dans le chaos sentimentalement pervers
que nous vivons, le poète ou la poétesse
obscurs rachètent-ils dans la délicatesse
savante une harmonie en ciselant leurs vers ?
Le mot fait-il, de sa chose soudain, l’envers
patent ? Rend-on en composant avec justesse
justice ? Évidemment que non : car enfin, qu’est-ce,
quatorze lignes bien troussées, dans l’univers ?
Offrons pourtant parade à la paralysie :
si nous ne savons pas ce qu’est la poésie,
ce qu’elle brasse, si le poète est un maître,
il reste — sans eschatologie — véridique
que, comme Contrebande est un livre magique,
Laurent Albarracin est un bel hexamètre.
Présentation de Pierre Vinclair.