Si ce qui est pelé gagne en valeur et en considération, du côté de la pelure c’est plutôt l’inverse qui se produit.

Constater une présence incomplète, bancale, qui faute de mieux, ne peut que faire signe vers ce dont elle ne fait plus tout à fait partie, voici pour l’ontologie bien pauvre de la pelure.

Le travail de Dominique Ficot part de cette dévaluation pour en questionner les présupposés métaphysiques : quelle valeur accorder à la peau d’un(e) autre (chose) qui gît par terre et souvent finit dans les poubelles (de l’histoire) ? Mais il tente dans le même temps d’explorer les possibilités nouvelles contenues dans cette présence-manque. La pelure est à la fois peau, écorce, dépouille, lambeau ou part de butin. Elle recouvre, découvre et peut être réutilisée, portée à nouveau, échangée, travestie.

Dans ce va-et-vient perpétuel entre ce qu’elle n’est plus et ce qu’elle peut être, la pelure offre au travail de Dominique Ficot un espace en mouvement que le spectateur est invité à découvrir en tentant lui aussi de se débarrasser du superflu pour retrouver d’autres surfaces signifiantes.

Cette monographie propose un regard sur une œuvre toujours ou- verte avec une riche documentation iconographique éclairée par l'écriture complice d'Aude-Emmanuelle Hoareau.

Charles-Mézence Briseul, septembre 2020